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Jeudi 30 Janvier 2014 à 17:44

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Comment mai 68 est retranscrit à travers la chanson ?

 Sommaire

 I Introduction :Qu'est-ce que mai 68 ?

II. Contexte socio-politique

  1)  Mouvement sociale

    A) La révolte étudiante

    B) Une révolte générale

  2) Contexte politique 

     A) Le parcours du président de gaulle

     B)  Les Hommes marquants de mai 68

     C) Un retournement de situation : le retour  du pouvoir gaulliste

     D) L'ORTF , la police

III. Artistes engagés : dénonciation et critique

      « Chacun de vous est concerné » de Dominique Grange

IV. Artistes contre ou sans opinion sur mai 68

       A) Le mouvement "yéyé

       B)  Les chansons qui ont illustré l'opposition à Mai 68 

Conclusion

 

 

Qu'est-ce que mai 68 ? 

 

           « Il est interdit d'interdire », « Élections, piège à cons » ou encore « Les murs ont la parole » sont des slogans survenus lors de Mai 68 .

C'est un ensemble de manifestations et de revendications marqué par des révoltes spontanées de caractère culturel, social et politique. Elles sont survenues à l'encontre de la société dite « traditionnelle », soit le capitalisme et l'impérialisme. Elle est le mouvement social le plus marquant du XXe siècle.

            Ce mouvement est planétaire, le 1^er novembre 1967 marque le début d'une contestation étudiante en Italie. Le 21 octobre 1967, marque une manifestation importante contre la guerre du Vietnam à Washington , la chanson Buffalo Springfielbd - For What It's Worth est un véritable symbole de la lutte contre la guerre du Viêt Nam . 

 

 Le 21 octobre 1967, Jane Rose Kasmir participedevant le Pentagone à une manifestation contre la guerre du Vietnam.

 

          Le 22 mars 1968 signe l'occupation en France  de l'université de Nanterre par les étudiants, notamment menée par Daniel Cohn-Bendit ( qui est désormais membre du parti politique des verts et député européen ) .

Le 4 Avril 1968 est le jour de l'assassinat du pasteur Martin Luther-King. Cela entraîna alors des émeutes dans tout les États-Unis contre les discriminations raciales. Le 5 janvier 1968 symbolise le commencement du « Printemps de Prague » (janvier- août 1968), c'est une tentative de libération du régime Tchécoslovaquie. Pendant cette période le parti communiste tchécoslovaque (PCT) donne un souffle de libération au pays et s'oriente vers « le socialisme à visage humain ». La chanson «Le Jardinier de Bratislava » chantée par Alice Dona  rend hommage à Alexander Dubcek qui était le chef du PCT .

 

 

Le 11 avril 1968 marque le début de manifestations à la suite de la tentative d'assassinat de Rudi Dutschke, le leader du mouvement étudiant allemand.  

 

 II) Contexte socio-politique

        

        1/ Un mouvement social

 

             A / La révolte étudiante 

           La faculté de Nanterre située au milieu d'un immense bidonville est le lieu où les manifestions de mai 68 ont commencé.

A l'origine , la faculté manifeste contre la répression de la sexualité. En effet, dans les années 60, Boris Fraenkel ,un homme politique vient en France dans le cadre de l’éducation pédagogique.

En 1966 , il traduit en français l’œuvre "La Lutte sexuelle des jeunes" de Wilhelm Reich qu'il exposera le 22 mars 1967, lors d'une conférence nommée «  Jeunesse et sexualité » à l'université de Nanterre pour ; plaider pour la liberté de la sexualité.

Il lutte par exemple contre la séparation des filles et des garçons dans les dortoirs. Cet événement est connu pour avoir entraîné la révolte de mai 68. Cette lutte contre la répression sexuelle entraîne d'autres problèmes, comme le fonctionnement de l'université à cette période.

 

          A partir de 1959, L’État investit beaucoup dans l’éducation nationale. Cependant , les « groupuscules » politique et l’extrême gauche ont été un détonateur qui contestent «  la société de consommation ». Ils pensent que l'institution universitaire est l'un des rouages à la destruction de la société capitaliste grâce à son embourgeoisement .

 Il apparaît un malaise caché au sein de l'université française. Les étudiants (anarchistes, maoïstes, trotskistes) désirent changer le système étudiant qu'ils qualifient d'archaïque soit un enseignement trop traditionnel . On le voit aussi à cause du nombre d'étudiants qui est de plus en plus nombreux due à une reprise de natalité après la Seconde Guerre mondiale contre une insuffisance des débouchés.

Les étudiants sont menacés d'expulsion et les nouveaux étudiants ne sont pas sur d'être pris .La multiplication des incidents à Nanterre conduit à sa fermeture le 2 mai et débute mai 68, le jour suivant.

                                        

 

                                                         La nuit du 10 mai 1968

 

 

 

 

 

 

 

           

          La révolte des étudiants est au plus haut , la nuit du 10 mai 1968 est surnommée « La nuit des barricades » ; ils affrontent les CRS (Compagnies républicaines de sécurité ) dans des combats de rues acharnés. Les voitures sont incendiées, les rues dépavées, les vitrines brisées, et il y a des centaines de blessés .

 

 

         B/Une révolte générale

 

 

 

 

 

 --> affiche qui appelle à manifester :  renault fins

 

 

Le 13 mai 1968, la grève prend une plus grande ampleur : lorsque les syndicats ouvriers et la confédération générale du travail (CGT) qui est  dominée par le parti communiste,  appelle à rejoindre les étudiants. L’appel est largement suivi.

Une foule de personnes envahit les rues de Paris et crie : « 10 ans , ça suffit », ils ne veulent plus de De Gaulle comme président .

Les salariés s'interrogent sur le sens de leur travail, de leur vie sociale. Environ 7 millions de travailleurs participent à la grève.

Le soir du 14 mai , les ouvriers du constructeur aéronautique Sud-Aviation décident de séquestrer leur patron et occupent les lieux.

Le 15 et 16 , la grève s'empare des usines Renault du Cléon , de Sandouville, Flins et Boulogne-Billancourt. Ils remettent en cause le fonctionnement du taylorisme .Lors de cette révolte la population connaît une période d'usure de la République gaullienne.

 

  

    2/ Contexte politique

 

          A/ Le parcours du président de Gaulle 

 

          Le 15 mai 1958, le président René Coty rappelle au pouvoir « l'homme du 18 juin 1940 » soit Charles de Gaulle pour résoudre les conflits algériens qui ont été accentués après le coup d’État à Alger le 13 mai 1958. Cette date désigne la mort de la IVe république et déclenche la Ve république qui sera mise en place par de Gaulle.

         Le président en mai 68 est donc Charles de Gaulle, cependant il est un général et n'était pas fait pour devenir un homme de la politique. Par conséquent, il ne fait pas grand chose pour remédier à l'ordre pendant les vingt-quatre premiers jours de mai. Le général ne voit pas encore l'ampleur du mouvement , il part en part en Roumanie pour renforcer les relations amicales Franco-roumaines du 14 au 18 mai 68.Cependant, le général de Gaulle est rapidement débordé par le mouvement , il se laisse submerger par les événements, qu'il qualifie de« chienlit ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Affiche qui contredit les propos de de Gaulle ,

traitant cette révolte de "chienlit"

 

 

Le chef de l'Etat fait sa première apparition officielle, le 24 mai 68 , où il prend la parole à la télévision. Il insinue qu'il veut rétablir l'ordre et révèle la tenue d'un référendum sur la rénovation universitaire, sociale, et économique. Il annonce aussi qu'il ne serait plus le président en cas de vote majoritaire pour son départ. Son discours reste sans effet.

Le 29 mai , le chef d’État disparaît de l’Élysée, il part officiellement pour sa résidence de Colombey "les deux Églises" . Cependant, il s'enfuit en Allemagne pour y rencontrer le Général Massu : commandant des forces armées françaises pour ce pays.

On suppose que de Gaulle est allé voir Massu pour lui demander des conseils avisés , et savoir s'il aurait fallu recourir à l'armée pour rétablir l'ordre.

 

 

          B/ Les hommes marquant de mai 68

 

     Maurice Grimaud , ( 1913-2009),  préfet de police de Paris, connu pour être «l’homme qui a évité le bain de sang »  empêche que les affrontements ne dégénèrent.

Il a su garder son sang-froid lors dès émeutes de mai 68 et éviter des massacres. Il joua le rôle de modérateur entre les étudiants et les hommes de l’État.

Lorsque les ministres étaient fébriles, c'était lui le garant de la continuité de l’État. Même si de nombreux blessés ont été retrouvé , aucun mort n'est lié à ces événements. Maurice Grimaud explique que ses engagements de jeunesse à gauche l'avaient aidé à comprendre cette révolte.

 

 

 

Georges Pompidou ( 1911-1974)  est le premier ministre de De Gaulle. Le 11 mai, il affirme être un partisan de l'apaisement , il veut calmer la révolte. Il décide de réouvrir la Sarbonne et de libérer les étudiants emprisonnés. Le 25 et 26, les négociations pour l’accord de Grenelle se créaient.

Le 27 mai 1968, Georges Pompidou, prend la parole et divulgue l'accord de Grenelle qui a été conclus par les syndicats.

Le gouvernement de Pompidou et les organisations patronales ont permis par exemple une augmentation de 10 % des salaires en moyenne et une augmentation du SMIG.

Cependant , certains grévistes veulent continuer la grève. Cet accord n'a pas eu de répercutions immédiates.

Pompidou n'est pas au courant du départ de De Gaulle en Allemagne du 29 mai. Pompidou est déçu du comportement du président qui a voulu prévenir l'armée sans lui en  parler ,lui donne sa démission le 30 mai .

 

 

           C/ Un retournement de situation : le retour  du pouvoir gaulliste

 

 

 

 

 

 

                                                 --> 30 mai 1968: manifestations sur les Champs-Élysées par les Gaullistes

 

         

          Le 30 mai , de Gaulle revient à Paris, il fait un discours radiodiffusé où il révèle qu'il ne se retirera pas de son poste.

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Il dissout l’assemblée nationale et appelle ses partisans à former des Comités de Défense de la République (CDR) puis, il  décide de faire des élections législatives anticipées et appelle à manifester pour sauver la république. 

Le soir même , une manifestation est formée par les gaullistes regroupant un million de personnes selon les organisateurs sur les Champs-Élysées, des slogans sont prononcés « De Gaulle n'est pas seul » et « Le drapeau bleu-blanc-rouge » ou encore « Unité française » .

Ce défilé a été le plus abondant depuis le début de la manifestation. Cela permet de remettre l'ordre, la politique reprend son cour normal et ses tradition comme avant la révolte.

 

 

 

      D/ L'ORTF , LA POLICE  ?

Logo de l'ORTF 

 Pour commencer, la France qui était alors sous le gouvernement de Charles de Gaulle était très contrôlée. Effectivement, avant les événements de mai 68, la censure était extrêmement présente, notamment à la télévision et à la radio.

Nationalisée en 1945, la radio est placée sous la tutelle de l’État et est gérée par l'intermédiaire de nombreuses institutions successives.

Jusqu'en 1949, la radio se nommait Radiodiffusion française (RDF), elle fut alors remplacée par la Radiodiffusion-télévision française (RTF) et, le 27 juin 1964 devient l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) .

Elle est crée dans le but de rénover le service public de la radio et de la télévision en France. Les images des manifestations de mai 68 sont censurées. Les faibles images qui ont pu être dévoilées aux publics n'avaient aucun sons. . Le 10 mai, le journal « panorama » consacré aux mouvements étudiants, est interdit de diffusion.

Du 17 mai au 23 juin 1968 , de nombreux journalistes ( environ douze milles ) se mettent en grève, seul 23 % continuent leur travail. Ils réclament du « réalisme » dans les informations donnés au public. Cependant , à cause du général de Gaulle qui déclare «  Foutez-les tous à la porte » le 28 mai 1968 au ministre de l'information. Des centaines de journalistes se font licencier avec pour faux motifs « compression de personnes ».  La radio-télévision est ainsi le seul service public à avoir subi l’épuration du lendemain de Mai 68.

L' ORTF est vu comme un outil de propagande gouvernementale . Tout était surveillé, toute opposition au pouvoir était censurée. C'est Alain Peyrefitte, le ministre de l'information qui était chargé de s'occuper du bon fonctionnement de cette censure.

Lui et les fonctionnaires du service de liaison interministériel pour l'information (SLII) ont trié de 1962 à 1969  et vérifié tout ce qui allait passer à la radio ou à la télévision. Le simple fait de voir le président Charles de Gaulle se moucher lors d'une promenade à Venise (Italie) fut censuré.

Toutes ces séquences vidéos ou photos qui furent censurés ont étés stockés au siège historique de la télévision jusqu'en 1992 dans une pièce nommés l' « enfer ». Les journalistes l'appelaient ainsi en référence à l'"enfer" de la Bibliothèque nationale où étaient enfermés les livres jugés subversifs.

Les artistes n’échappèrent pas à la censure, de nombreux chanteurs tels que Jean Ferrat, Léo Ferré virent leurs chansons interdites de diffusion.

La chanson "Potemkine" (1965) de Jean Ferrat a été écrite à la gloire des marins du cuirassé de la mer Noire, dont la mutinerie fut le prélude de la révolution russe de 1905. Elle fut interdite par l'ORTF, lors de l'émission en direct  « Têtes de Bois » de Alain Raisner , le 24 novembre 1965.

 

 

Voici un extrait de ce que l'ORTF a dit à Jean Ferrat dans les coulisses:

ORTF : " Nous sommes désolés, M. Ferrat... Personnellement j'aime beaucoup votre chanson, mais il nous est impossible de la diffuser actuellement sur les ondes... 
Jean Ferrat : Pourquoi ? 
ORTF : Comprenez-nous : nous sommes en période électorale... Après le 5 décembre, si vous voulez... car les paroles... 
JF : Ont-elles quelque chose de répréhensible ? de scandaleux ? 
ORTF : Je ne dis pas ça... Mais nous avons déjà eu l'affaire Bécaud avec "Vous le regretterez "...
JF : Ce n'est pas comparable. Elle parle d'un fait historique vieux de 60 ans ! Elle n'a rien à voir avec la campagne électorale. 
ORTF : Chantez autre chose ..."

Pour répondre à cette censure, le chanteur Jean Ferrat refuse de sortir des coulisses et de paraître sans sa chanson.

 

Affiches qui dénoncent l'ORTF

 

 

Cette affiche a été crée pour révéler que à l'heure du grand journal ( soit 20H) ce sont plus les personnes politiques comme Alain Peyreffite , ministre de l'information qui présenté le grand journal que les présentateurs eux même . La population peut percevoir cet acte comme «  la mainmise »  du gouvernement sur le journal télévisé .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette affiche montre que le gouvernement arrivé à faire rentré la propagande à la maison des citoyens Français grâce à la télévision , la radio et d'autres médias soit grâce à l'ORTF.

Il dénonce le fait que le gouvernement pouvait influencer la façon de penser des citoyens même chez eux et les intoxiqués avec des informations erronés. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Vendredi 3 Janvier 2014 à 15:48